Elles ont utilisé cette opportunité pour traiter d’un thème qui leur tient à cœur : les enjeux du réchauffement climatique face au déni dans lequel nous sommes prostrés, en tant que société.
Ce film d’animation se base sur une métaphore qui fait un parallèle entre l’état de l’environnement et un repas de famille.
Il a été demandé aux élèves d'imaginer le dernier plan du film: morale de l'histoire, il donne son sens à l'ensemble de la vidéo en portant un point de vue idéologique, qui se traduit par un point de vue plastique (composition, angle de vue, recul...).
Voici celui des réalisatrices:
Voici celui des réalisatrices:
« Notre famille représente les différentes réactions des membres de la société face aux enjeux actuels. On s’est dit qu’une famille, avec ses différentes personnalités et générations serait parfaite pour aborder ce thème. La fuite d’eau c’est le débordement in-arrêt-able, l’emballement climatique qui arrive, la montée des eaux et du thermostat.
La maison, c’est la Terre, passée de génération en génération, qui s’est dégradée et n’a jamais été réparée.
La mère, le consumérisme, fait oublier les problèmes en apportant un flot de divertissements tous plus appétissants les uns que les autres.
Le père, consommateur indifférent, repose sa responsabilité sur un plombier qui ne viendra jamais et préfère relativiser : après tout c’est plus agréable quand il fait plus chaud.
Le grand-père, figure patriarcale et conservatrice s’empêche de voir la réalité avec son journal devant les yeux. C’est lui qui a construit le système et on ne touche pas ses fondations ! Tout a toujours très bien fonctionné, pourquoi le remettre en question ?
Le petit garçon est emporté dans le flot des conséquences des problèmes non réglés des générations précédentes.
Et enfin la jeune fille, seule à tenter d’arrêter la fuite illustre les prises de consciences et les tentatives d’action maladroites car trop isolées et rarement soutenues. C’est le citoyen, le militant qui n’a pas abandonné et qui continuera à chercher une solution jusqu'au bout malgré la hauteur du problème. »
Avec le réchauffement climatique, le déluge est aujourd'hui une perspective scientifique, dont la probabilité et la gravité dépendront de l'attitude de l'humanité toute entière.Cliquer ici pour voir les fins alternatives imaginées par les élèves de troisième |
Cela n'est pas sans rappeler les très nombreuses histoires de déluge, présentes dans la plupart des civilisations, dans lesquelles, le monde est englouti sous les eaux par la colère d'une divinité contre le comportement des hommes restés sourds aux prophéties.
Noé et son arche, anonyme, XVI eme siècle, miniature du Coran |
Le déluge. Michel Ange, 1512, fresque du plafond de la Chapelle Sixtine, Vatican |
Le déluge, Gustave Doré, 1866, gravure, Sainte Bible selon la Vulgate |
Le déluge, Léon François Comerre, 1911, huile sur toile, Musée d'Arts de Nantes |
De l'arche de Noé aux mythes antiques mésopotamiens ou gréco-romains, en passant par les légendes chinoises, indiennes, scandinaves, celtiques, amérindiennes ou précolombiennes, ...etc..., le Déluge est situé au commencement des temps : un couple survivant est sommé de reconstruire le monde après son engloutissement sous les eaux, forme de retour à l'océan primordial d'où est sorti la vie.
Dessin sur papier chinois |
Peinture miniature indienne |
Mosaïque cathédrale Saint Marc, Venise |
Positif d'un sceau-cylindre mésopotamien |
Pierre runique scandinave |
Pétroglyphe du peuple hohokam, Arizona |
Peinture murale aztèque |
Bas relief maya |
Soupe primordiale: selon les scientifiques actuels, liquide couvrant la planète terre avant de se transformer en eau et dans lequel est née la vie
Noun, divinité égyptienne antique figurant l'océan primordial. Dessin et hiéroglyphes sur papyrus |
Vishnou sur l'océan primordial, rêve le monde et de son nombril émerge un lotus. Miniature indienne du XVIIIeme siècle |
Reste à faire en sorte que le déluge ne devienne pas apocalypse...
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