D’un style clairement inspiré des films éducatifs des années 50-60, c'est un film satirique sur l’évolution de nos habitudes de consommation et les conséquences que cela impliquent pour la planète. Il démontre à quel point la pollution dont nous sommes héritiers contribue à la prospérité de notre économie.
En misant sur l’ironie, le résultat permet d’aborder des problèmes environnementaux sérieux avec une pointe d’humour tout en tournant au ridicule des comportements irresponsables.
Quelles sont nos valeurs aujourd'hui ? Pourquoi consommons-nous sans vraiment nous soucier (ou rarement) de l’impact de nos choix ? Qu’est-ce qui justifie une telle hypocrisie généralisée ? Notre confort perpétuel en vaut-il le prix ?
Nominé aux Oscars du court-métrage d'animation 2011, Let's Pollute nous plonge dans l'incohérence qu'est notre réalité moderne avec un second degrés critique effrayant.
Pourquoi se voiler la face ? Nos actes détruisent la planète, alors encourageons les !Nous suivons une famille au fil du temps qui fait son maximum pour s’intégrer à une société où le gaspillage et la pollution sont les moteurs. Après un petit rappel de notre héritage de pollueurs inexpérimentés, le court métrage nous rappelle que la révolution industrielle et l’invention de la machine sont venus à notre secours afin d’enfin pouvoir polluer jour et nuit sans interruption.
Exploitez sans modération les ressources naturelles, achetez toujours plus, que du jetable de préférence, ne triez pas vos déchets, luttez contre le restrictions environnementales qui empêche la pollution chimique des industries, ne réparez rien, n’achetez jamais d’aliments bio, préférez les plats préparés sur-emballés…
Grâce à Let’s Pollute, apprenez à mieux polluer et détruire la planète. "Polluer est votre privilège. Et votre devoir !"."Avec de la discipline, vous pouvez toujours consommez plus, gaspillez plus, tout en étant moins responsables !"
Cette critique de la société de consommation s'ancre dans "l'american way of life" qui a servi de modèle au développement des sociétés occidentales depuis les années 1930, trouvant sa pleine influence après la seconde guerre mondiale et pendant la guerre froide.
Louisville, Kentucky, 1937. Margaret Bourke-White |
Les artistes utilisent les images emblématiques et populaires (publicités, affiches de cinéma, magazines, bandes dessinées...) et les objets du quotidien, sources d'envie et de plaisir, comme matériaux et thème de représentation. Ils exploitent également le système médiatique en plein essor, comme nouveau moyen d'organisation et de diffusion de la création artistique.
"Quand on y songe, les supermarchés sont un peu comme des musées". Andy Wahrol
Andreas Gursky « 99 cents » 1999, photographie de grand format d'un supermarché accumulant les marchandises |
Andy Warhol, 32 soupes campbell, 1962 |
Martial Raysse, Soudain l'été dernier, 1963 - Centre Pompidou, musée national d’art moderne
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Roy Lichtenstein, femme au miroir, 1963 |
Tom Wesselmann – Still life n°30 (1963) 122 x 167,5 x 10 cm MoMA |
James Rosenquist: World’s Fair Mural, 1964 |
Jusqu'à la fin du XXème siècle, les artistes critiques de la société de consommation en ont principalement dénoncé le caractère aliénant pour l'individu, face à ses dérives économiques, politiques, idéologiques et sociales.
Collage de Richard Hamilton,1956 Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing? |
Keith Haring. 1958-1990. Drapeau américain |
Ralph Goings, "America’s Favourite", 1989, Collection of Susan P. and Louis K. Meisel, New York |
Barbara KRUGER, Untitled (I shop therefore I am), 1989 |
Supermarket lady, Duane HANSON, 1969. |
La chute, Banksy, quartier chic de Mayfair (Bruton Lane), London, 2011 |
Aujourd'hui, l'urgence écologique incite les artistes à critiquer la société de consommation globalisée pour ses conséquences catastrophiques pour la planète: changement du climat, mort de la nature, détérioration des conditions de vie et de la santé des humains.
"Let's pollute" s'inscrit dans ce mouvement plus vaste, décrit également dans les articles "Réveillez vous!" et "Après moi, le déluge"